Généalogie de la famille Boland et Kubli


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Aloys WOITRIN

M 1873 - 1946  (73 ans)


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Génération: 1

  1. 1.  Aloys WOITRIN est né le 23 sept 1873 à Namur,5000,,,,Belgique; est mort le 31 déc 1946 à Namur,5000,,,,Belgique.

    Notes:

    Sans alliance. Propriétaire d'une galerie d'art.

    A la mort d'Aloys père, la Maison Woitrin est alors gérée par Aloys junior qui, membre du Cercle catholique et de l'Emulation (voir : F. Golenvaux, "L'Emulation 1882-1907", p. 250), conserveune belle clientèle. En 1907, il est possible de s'y procurer les cartes d'entrée pour le concert, le 22 janvier, des oeuvres de Botrel (deux, trois et cinq francs belges la place), notammenten réservant par téléphone au nø 312 (voir : archives de P.-E. Detry) ; sont aussi disponibles les "Maximes pieuses glanées dans les écrits de la bienheureuse Julie Billiart", sorties de pressele 2 février 1909 ainsi que "Le manuel de la Confession", par l'auteur du "Secret des communions ferventes", et les cartes d'inscription à "l'Association catholique internationale des oeuvresde protection de la jeune fille", diffusées en décembre 1913. Malgré le caractère extrêmement respectueux et conventionnel des productions de la Maison Woitrin, l'humour est parfois aurendez-vous tel en ce "Guide officiel des voyageurs vers l'enfer", qui précise notamment "départ : l'âge de raison ; arrivée : à toute heure", alors que son pendant "Indications pour lesvoyageurs se dirigeant vers le paradis" mentionne "départ : à toute heure ; arrivée : quand il plaŒt à Dieu" ! (voir : Archives du Musée en Piconrue à Bastogne)

    Des témoignages émouvants sont ceux de la "Prière à la Très Sainte Vierge" (septante-cinq centimes le cent), imprimée le 12 septembre 1914 et marquée "Imprimerie Woitrin, rue de l'Ange, Namur"(collection de Monsieur et Madame André Goffin, librairie "Au Vieux Quartier" à Namur (voir note sur Claude Woitrin) ; la mention "rue de l'Ange" qui figure sur cette image pieuse correspond enfait à la maison Woitrin, Grand-Place, détruite depuis lors mais vivante au coeur des Namurois, les deux maisons Woitrin se trouvant dans la portion de la Grand-Place aujourd'hui appelée "rueMarchovelette" mais alors nommée indifféremment "Grand-Place" ou "rue de l'Ange", dont elle est le prolongement), et de la "Prière à la Très Sainte Vierge Marie pour obtenir le salut de laPatrie" (archives de Philippe-Edgar Detry), imprimée le 21 septembre 1914 et portant "Imprimerie A. Woitrin, rues de l'Ange et Mathieu, Namur (cinquante centimes le cent)" ; car, fin août, laGrand-Place de Namur a été incendiée par les Allemands et les deux belles maisons Woirin, fleurons du patrimoine architectural namurois des XVIIe et XVIIIe siècles, sont entièrement détruites,de même, d'ailleurs, que toutes les maisons voisines (voir à ce sujet : Chanoine J. Schmitz et Dom N. Nieuwland, "Documents pour servir à l'invasion allemande dans les provinces de Namur et deLuxembourg", tome 2, p. 330 ; F. Gollenvaux, "Les premiers jours de la guerre à Namur. Août 1914", Namur, 1935 ; Ph. Jacquet et Fr. Jacquet-Ladrier, "La vie à Namur au temps du Roi Albert", p.208 ; Emile Detry (1858-1914), cousin d'Aloys Woitrin et bisa‹eul de Philippe-Edgar Detry, fut blessé le 23 août 1914 à quelques pas de là, sur le pont de Sambre, alors qu'il s'inquiétait del'état d'une demeure lui appartenant rue du Pont, elle aussi totalement sinistrée. Il mourut à Namur trois jours plus tard, le 26 août 1914). Les pertes sont considérables car rien n'a pu êtresauvé à l'exception des presses conservées place Pied-du-Château. Avec foi et courage, Madame Aloys Woitrin et son fils Aloys se procurent les articles nécessaires et ouvrent, un mois plustard, une nouvelle "imprimerie-lithographie, librairie papeterie" au nø 4 de la rue Mathieu, à proximité de la gare, et voisine du négoce de vins réputé de Franz Wodon, alors que tous deux,ainsi que Marie Woitrin, s'installent à l'hôtel du Chemin de fer !

    De cette époque datent des cartes postales de la chapelle des Remparts et des bulletins scolaires hebdomadaires de l'Institut Saint-Louis à Namur, imprimés par la Maison qui assure encore cettetâche quinze ans plus tard, pour l'année scolaire 1930-1931(voir : Archives de Philippe-Edgar Detry). Aloys est toujours domicilié à l'hôtel, lorsqu'il adresse, le 22 mai 1917, une commande àla Maison Dessain, de Liège, avec laquelle il est régulièrement en affaires, la priant de lui réserver deux ouvrages de morale chrétienne : "Ce que les fiancés et les époux doivent savoir" et"Le bonheur des familles".

    Le 28 mars 1918, la maison Woitrin imprime un livret portant "Chants et musique pour la scala grégorienne", ensemble de tableaux composés de récitatifs par Mademoiselle de Zualart, et deschants par diverses jeunes filles namuroises dont Monique et Ghislaine Woitrin et leur cousine, Marie-Jeanne Cajot (Madame Attout).

    La même année, la Maison édite enccore "Marie, reine du foyer", par le Révérend Père Léon Hermant. Elle se propose aussi pour l' "exécution sur commande de toute vue ou travail demandé enDinanderie" (voir : "Bibliothèques namuroises", p. 68 ; "Le travail de la dinanderie. Un atelier à Namur. Avec historique des dinanderies", imprimerie A. Woitrin, Namur ). Les hostilités passées, les activités peuvent renaŒtre vraiment. Une galerie d'art (voir : P. Jacquet et F. Jacquet-Ladrier, "La vie à Namur au temps du Roi Albert", p.111), d'oeuvres à caractère religieux, est adjointe à la librairie, qui est dorénavant connue à Namur sous le nom de "Librairie eucharistique" (l'image pieuse, datée du 5 août 1924, de"Promesses de la Sainte Vierge à Saint Dominique et au Bienheureux Alain en faveur de la dévotion au rosaire", conservée dans les archives de Philippe-Edgar Detry, est marquée "LibrairieEucharistique A. Woitrin, Namur"). L'imprimerie est toujours très active, travaillant notamment pour le collège Notre-Dame de la Paix, comme en ce 28 juillet 1922 où s'imprime chez Woitrin leprogramme de la "séance intime offerte par messieurs les élèves de 4e latine B à l'occasion de la fête du R.P. Barbier" ou enore le souvenir de la retraite donnée par le R.P. Cossé, s.j., auPensionnat Notre-Dame à Namur, du 2 au 6 novembre 1925.

    Marie Woitrin, soeur d'Aloys, l'aide beaucoup dans cette tâche, et s'occupe notamment du département "prêt de livres", car la Maison remplit également le rôle de bibliothèque. L'année 1924 estmarquée par le décès, le 27 mai, de Madame Aloys Woitrin, âgée de septante-sept ans.

    En 1929, la Maison Woitrin imprime "Les pensées pieuses glanées dans les écrits de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus" ; elle reproduit une vue de la chapelle des Buissonnets à la Citadelle etprécise qu'il existe "une version en flamand" (collection de Monsieur et Madame André Goffin, librairie "Au Vieux Quartier" à Namur). Quittant alors la rue Mathieu, la Maison Woitrin s'installerue de Fer 45-47 "vis-à-vis de l'Hôtel de Ville". C'est à cet endroit que, vers 1930, Marie Woitrin cède la librairie, et non l'mprimerie demeurant à son frère, à Monsieur Jacques Haerlingen,affréteur et propriétaire de bateaux sur la Meuse, qui y installe ses filles Isabelle et Marie-Rose. Toutefois, Marie Woitrin, à la personnalité très forte, ne peut se résoudre à quitter cettemaison qu'elle affectionne et demeure aux côtés du propriétaire, paraissant aux yeux de tous comme la maŒtresse des lieux ! La librairie propose toujours un éventail de non moins quinze centsprières, des objets de piété, de nombreux articles-cadeaux, les principaux journaux ainsi que tous les articles de papeterie fournissant notamment le Séminaire. La bibliothèque, ouvertequotidiennement et offrant tant la location que la vente des livres, est aussi fort bien fournie et, alors que les ouvrages religieux sont suggérés par l'évêché et commandés à la MaisonDesclée-de Brouwer, les textes d'écrivains en vogue sont mis en dépôt, chaque semaine envoyés de Paris. Il est aussi possible de réserver des places pour divers spectacles et c'est à laLibrairie eucharistique que se prennent les tickets d'autocar pour se rendre à Notre-Dame de Beauraing !

    Un plan de Namur, imprimé en 1934 par la Maison Woitrin, mentionne bien la nouvelle adresse : "45 rue de Fer, vis-à-vis de l'hôtel de ville". Le document, sous forme de livret, s'accompagned'un hommage au défunt Roi Albert, et de publicités dont celle de la Maison Woitrin qui fait état des ouvrages et prières à ce moment recommandés : "La vie de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus"(quatorze francs), "Bouquet spirituel en l'honneur de la Sainte Eucharistie" (cinquante centimes), "Neuvaines et invocations en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes" (cinquante centimes),"Bouquet spirituel de la bienheureuse Vierge Marie" (cinquante centimes), "Marie est notre Mère" (quatre francs le cent), "Cantiques" (sept francs le cent), et même, comme ce fut le casprécédemment, certaines versions néerlandaises : "Gebed aan de Heilige Theresia van het Kind Jezus" (quatre francs le cent) et "Noveen en litanie ter eere van den heilige Theresia van het KindJezus" (soixante centimes). Outre l'adresse rue de Fer, le document mentionne également "Imprimerie Woitrin, Place Saint-Aubain 7", ce qui correspond à la demeure que Marie Woitrin,célibataire, occupe à cet endroit, habitation jouxtant l'actuelle Justice de Paix.

    En 1936, c'est au Rempart de la Vierge 14 à proximité de la chapelle du Rempart, qu'elle réside et qu'il est notamment possible de réserver les opuscules du chanoine Bouchat dont les thèmesprincipaux sont : "Pour la confession et la communion des petits-enfants", "Les premiers vendredis du mois" (deux francs), "Au Sacré-Coeur. Trois invocations" (trente francs le cent),"L'éducation eucharistique par la maman" (cinq francs), "Vigilate 12 heures saintes" (dix francs), etc. C'est vers cette époque que Monsieur Haerlingen revend la librairie qui, très vite, aprèsavoir manqué d'être la propriété de Léon Degrelle, disparaŒt.

    La seconde guerre mondiale est suivie par la mort, en 1946, d'Aloys Woitrin junior qui s'est toutefois progressivement désintéressé des affaires. La Maison Woitrin, tant librairiequ'imprimerie, dont la dernière trace trouvée date de fin 1950 (archives de Philippe-Edgar Detry), finit par disparaŒtre, victime en grande partie des réformes religieuses et du désintérêt deplus en plus accentué des jeunes générations pour les sciences religieuses. Avec elle, toute une tranche de vie namuroise a pris fin, après presque un siècle de présence incontournable.

    Sur la Maison Woitrin, voir : "Namur vor und im Weltkrieg", München, 1918, p. 192 ; "Le folklore au Pays de Namur" ; R. Dejollier, "Une pensée de Namur", sans lieu, 1980, pp. 93 et 152 ; R.Dejollier, "Namur-revue 1829-1914", sans lieu, 1981 (voir années 1849 et 1862) ; R. Dejollier, "Namur-revue 1875-1925", sans lieu, 1984, p. 92 ; R. Dejollier, "Namur-revue 1865-1925", sanslieu, 1985, pp. 12, 14 et 232 ; J. Toussaint, "Visages anciens de Namur" ; dessins de H. Bodart (1874-1940), Bruxelles 1994, pp. 65, 147 et 233 ; "Dictionnaire biographique namurois", pp.221-223. Philippe-Edgar Detry conserve également dans ses archives un carnet de la "S.A. des Coupons primes" à laquelle adhérait, avant 1914, la Maison Woitrin. Elle permettait aux clients seprésentant auprès des négociants faisant partie de cette société, de recevoir des coupons primes leur donnant droit, selon le nombre et sans débours, à un objet à choisir parmi des bronzes,guéridons, lampes, phonographes, services de table en porcelaine, services de verres en cristal, etc. Le siège namurois de la "S.A. des Coupons primes" se situait au numéro 6 de la place del'Ange. Un grand merci à Madame Marie-Rose Haerlingen, à Jambes, pour les précisions concernant l'activité postérieure à 1932 de la librairie Woitrin, devenue alors propriété de son père.




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