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- Seconde épouse de Dominique Joseph Wauthier.
Un document stipule qu'elle serait décédée le 29 août 1869.
Elle reçut en "apport de mariage" 3000 florins.
Louise Cloquet a écrit une notice biographique à propos d'Anne Philippine Crousse. En voilà un résumé :
Philippine était la huitième des dix-sept enfants de Pierre François Crousse, Bourgmestre à Houtain et de Marie-Thérèse Derbaix.
Son père exploitait deux fermes - Houtain et Tongrinne - et ses exploitations étaient prospères. Anne Philippine Thérèse reçut sa première éducation de sa mère et de sa soeur aŒnée Julie.Pendant sa jeunesse éclata la Révolution Française. La famille pratiqua le culte en cachette. Dominique Joseph Wauthier - le mari d'Anne Philippine Thérèse Crousse - avait donné asile àDominique Antoine Wauthier, l'oncle et parrain d'Anne Philippine Thérèse Crousse. Dominique Antoine Wauthier était le Curé de Sclayn qui passait pour le précepteur des enfants de PierreFrançois Crousse et qui célébrait la messe dans une chambre retirée. A l'âge de 13 ans, Anne Philippine fut placée en pension chez les Soeurs Bénédictines à Mons. Dix-huit mois après, sa mèretomba malade et elle fut rappelée au logis où elle demeura jusqu'à l'âge de 30 ans. Anne Philippine fréquentait sinon le monde, du moins les fêtes de famille et y montrait un esprit enjoué. Ala ferme, elle fut chargée de la direction de la cuisine et de la laiterie. Elle vit avec peine ses soeurs la quitter, Julie d'abord, puis Sophie, sa confidente intime, pour entrer en religionet enfin Anastasie pour se marier et aller habiter Ways. Ses frères appelés aux Armées de Napoléon ne furent remplacés qu'au prix de grands sacrifices; Nicolas Jérôme, enrôlé dans la garded'honneur, ne put être exempté, mais ayant fait la veille du départ une chute de cheval qui faillit être mortelle, il échappa à l'incorporation.
Plusieurs partis s'offraient à Anne Philippine Thérèse; trois prétendants furent écartés : un bourgeois, un fermier, un propriétaire. A l'âge de 30 ans, elle accepta Dominique Joseph Wauthier -veuf de Marie Caroline Lambillote (ou Lambilotte ??) - qui emmena Anne Philippine Thérèse Wauthier à sa ferme de Tongrinne près de Namur, et qui la rendit très heureuse. Elle lui apportait unebelle dote et leur ferme prospérait. Cinq mois seulement après leur installation, ils eurent en cantonnement les troupes prussiennes. Anne Philippine Thérèse déploya beaucoup d'énergie à sefaire respecter de la soldatesque. Lors de la bataille de Ligny, elle alla trouver le Général prussien dans son camp et obtint deux "sauvegardes" qui préservèrent la ferme de l'incendie. Elledut toutefois s'enfuir avec son mari et son oncle ecclésiastique - Dominique Antoine Wauthier - et passer la nuit de la bataille dans un bois du voisinage, alors qu'elle était sur le pointd'être mère. Ils rentrèrent au logis le lendemain, mais pour voir leur maison livrée au pillage. On enleva jusqu'à la layette de l'enfant attendu, les bestiaux égorgés et même des chevaux. Ilssauvèrent toutefois l'argenterie, leurs valeurs et les papiers de famille. Le fermier se cacha pour ne pas être contraint de conduire en France les attelages réquisitionnés. Voulant toutefoisreprendre son cheval de selle des mains d'un pillard, il fut sur le point d'être tué et dut la vie au sang-froid de son épouse qui écarta l'arme. Un mois après la bataille, le 18 juillet 1815,Anne Philipine Thérèse Crousse donna le jour à sa fille aŒnée Philippine. La ferme fut restaurée; la prospérité y rentra. Dix-huit mois plus tard, naquit la seconde fille Thérèse. Une troisièmefille, Hyacinthe, ne vécut que 6 mois et Dominique, né en 1819, mourut après deux mois.
Bientôt après, son mari fut atteint par l'épidémie causée tardivement par l'inhumation défectueuse de victimes de la bataille et en mourut. Anne Philippine Thérèse liquida la fortune de sondéfunt mari - Dominique Joseph Wauthier - et elle s'acheta une maison à Rêves pour s'y retirer avec ses deux filles, Philippine et Thérèse.
Anne Philippine Thérèse partagea alors sa vie entre la prière, le travail et les oeuvres de charité et écartant de nouvelles propositions, elle répondit : "Une fois mariée, une fois mourir".
Elle prit part aux noces d'or des ses parents , vers 1824, célébrées par quatorze enfants, sept filles et sept fils survivants des dix-sept enfants. Elle perdit mère et père en l'espace de deuxans (1828-1830).
Après avoir marié ses deux filles - Philippine et Thérèse - elle suivit sa seconde fille, Thérèse, chez son mari Norbert Cloquet à Feluy, où elle retrouva une amie de jeunesse, MademoiselleNopère. Elle passa dès lors annuellement des vacances chez sa fille aŒnée Philippine à la ferme de Mon Souhait à Braine.
En 1864, sa soeur Marie Hyacinthe mourut à Ways. Elle y vivait retirée du reste du monde; pour obéir au désir de la défunte, Anne Philippine Thérèse alla la remplacer dans son petit prieuré.Elle y passa ses dernières années exemptes d'infirmités, visitée par ses filles et ses nièces qui se succédaient près d'elle. Elle montrait une austérité tempérée par un grain de gaŒté et sabonne humeur. A ses petits enfants réunis autour d'elle, il lui arrivait d'entonner de sa voix un peu cassée une vieille chanson ou un cantique. Chaque matin, elle entendait la messe dansl'église toute proche. Chaque mois, elle faisait une visite à sa propre chapelle portant, à la belle saison, un bouquet de fleur à la Vierge. Elle avait sans cesse à la bouche cette maxime :"Sans vertu, pas de bonheur".
Elle s'éteignit doucement le 27 août 1869; la veille, elle avait encore chanté un cantique qu'elle affectionnait.
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